Biographie d’Heidi McBride
Une pionnière de la recherche sur les mitochondries
Saviez-vous que le corps humain compte plus de 30 000 milliards de cellules différant par leur fonction, leur forme, leur taille et leur masse ? Étudiées depuis près de deux cents ans, les cellules sont bien connues des chercheurs, mais qu’en est-il des mitochondries ? Ces minuscules organites intracellulaires, dont la fonction principale est de fournir aux cellules l’énergie nécessaire pour assurer leur survie, ont longtemps été mis de côté en biologie cellulaire.
Ce n’est que tout récemment que la science s’est intéressée aux mitochondries, et ce, notamment grâce à Heidi McBride, professeure à l’Université McGill et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biologie cellulaire et mitochondries. En effet, Heidi McBride joue un rôle important par ses découvertes sur le comportement des mitochondries au sein des cellules et sur le contrôle de leur activité.
Recherches révolutionnaires et avancées significatives
Pour simplifier, les mitochondries fonctionnent comme des moteurs à combustion et utilisent l’oxygène pour brûler les lipides et les glucides. L’énergie qui en résulte est utilisée comme carburant dans le corps. Or, nous avons longtemps pensé que les mitochondries accomplissaient leur fonction sans troubler l’état général de la cellule. Depuis quelques années, les recherches sur les mitochondries, dont celles de Heidi McBride, ont mené à de nouvelles découvertes qui démontrent que ces structures très dynamiques se fusionnent, se ramifient et se séparent.
Un dérèglement mitochondrial peut être à l’origine de graves maladies dégénératives. Le laboratoire McBride cherche donc à comprendre, à l’aide de diverses méthodes complémentaires, pourquoi des centaines de mitochondries dans chaque cellule se comportent comme un groupe interconnecté, et ce que cette interaction signifie pour la cellule, les tissus et le corps. Heidi McBride et son équipe cherchent à manipuler le comportement des mitochondries dans le but de découvrir de nouvelles approches thérapeutiques pour traiter diverses maladies cérébrales dégénératives.
Heidi McBride a découvert entre autres comment les mitochondries sont essentielles dans le processus de déclenchement d’une réponse coordonnée des cellules, des organes et des tissus lors d’infection, de famine et de situations de stress. Elle a été la première à démontrer comment les mitochondries répondent aux infections virales et bactériennes en lançant une cascade de signaux qui travaillent ensemble pour éliminer les envahisseurs étrangers et déclencher une mémoire immunitaire en vue d’une attaque future. Elle a également découvert comment des erreurs aberrantes dans cette réponse mitochondriale à l’infection entraînent une réponse auto-immune menant à la maladie de Parkinson. Ces découvertes sont monumentales et inattendues en ce qui a trait aux maladies dégénératives du cerveau, incluant le Parkinson, et ont ouvert de nouvelles voies de traitement pour ces maladies jusqu’ici intraitables.
De plus, Heidi McBride a découvert comment certaines décisions-clés sont prises à la surface des mitochondries dans les cellules cancéreuses, ce qui améliorera l’efficacité de toute une classe de médicaments chimiothérapeutiques actuellement utilisés pour traiter les patients cancéreux. Ces découvertes étonnantes ont été publiées dans les revues scientifiques prestigieuses les plus sévères et sont à présent intégrées dans la base des connaissances thérapeutiques commune en lien avec la maladie de Parkinson et le cancer.
Une scientifique passionnée de biologie cellulaire
La science et la biologie n’ont pas toujours été présentes dans la vie de Heidi. Ayant grandi sur une ferme en Ontario, c’est à travers le personnage de Quincy, médecin légiste d’une série télévisée américaine, qu’elle se découvre une passion pour la science, le mystère et la résolution de problèmes.
En 1986, Heidi McBride quitte sa vie de fermière afin de poursuivre ses études en biochimie à l’Université McGill où elle connaît des années d’études difficiles et où elle remet en question sa passion pour la science. Lors d’un voyage de ressourcement en Inde, elle retrouve cependant sa voie et décide de s’installer en Allemagne pour réaliser ses recherches postdoctorales sur le transport vésiculaire des cellules. C’est à ce moment que ses découvertes sur les mitochondries sont publiées pour la première fois. La nouveauté, la qualité et l’importance de son travail sont mises en évidence par un financement de recherche impressionnant provenant d’organismes subventionnaires nationaux et internationaux et elle obtient de nombreuses publications dans les plus grandes revues scientifiques.
Depuis, Heidi McBride a enseigné à l’Université d’Ottawa et à l’Université McGill, où elle a mené ses recherches les plus novatrices et où elle continue de guider, inspirer et mobiliser la prochaine génération de scientifiques. Elle travaille maintenant au Neuro, Institut et hôpital neurologiques de Montréal, où elle poursuit ses recherches et révolutionne l’univers de la biologie cellulaire. De plus, elle donne des conférences à l’international où elle offre une nouvelle base de connaissances sur lesquelles les cliniciens peuvent s’appuyer pour trouver de nouvelles thérapies.
Un modèle en science pour les filles du monde entier
Au fil du temps, plusieurs femmes de science se sont démarquées par leurs découvertes scientifiques et ont changé le cours de l’histoire, dont Marie Curie. Cette physicienne d’exception a grandement influencé Heidi McBride dans son parcours professionnel en l’inspirant à percer dans ce monde traditionnellement masculin. Ayant dû faire face à des personnes méfiantes la traitant de « folle », ne croyant pas en elle, dénigrant ou rejetant son travail, c’est avec une carapace solide que la chercheuse évolue et fonce dans la vie. Heidi ne laisse place ni au doute, ni aux critiques, ni au jugement, ni à la paresse intellectuelle. Par sa créativité, son intrépidité, sa curiosité et sa résilience, Heidi McBride participe au progrès de la science par ses recherches novatrices et espère que ses découvertes aideront un jour à sauver des vies.