Extrait de la lettre ouverte d’Edith Cloutier, présidente du conseil d’administration de la Fondation Y des femmes, publiée par La Presse le 6 décembre 2020.
Chaque année, les gens honorent leur devoir de mémoire envers les victimes de la tuerie qui s’est déroulée à Polytechnique, le 6 décembre 1989. Ce jour sombre où 14 femmes ont été sauvagement assassinées, simplement parce qu’elles étaient des femmes.
J’avais l’âge de ces femmes en 1989. D’où je me trouvais ce jour-là, j’ai entendu hurler les sirènes des ambulances. Cela aurait pu être moi. Cela aurait pu être n’importe quelle femme. Cela aurait pu être votre fille, votre sœur, votre « blonde » ou votre mère.
Arrêtons-nous un moment pour y penser.
J’aime à penser que toutes les femmes du Québec, dès le 7 décembre 1989, ont pris le relais des victimes de Polytechnique. Les femmes ont agi, malgré tout. Certaines sont devenues politiciennes, entrepreneures, médecins ou ingénieures. Elles ont saisi l’avenir qui a été volé aux 14 battantes disparues la veille. Elles ont gagné.