Biographie de Sue Montgomery
Quand on prend l’engagement de dénoncer!
L’engagement de dénoncer pour faire changer les choses, voilà ce qui décrit une grande partie du parcours de Sue Montgomery. Justice sociale, droits humains et politique sont les trois enjeux qui ont forgé la carrière et la vie personnelle de cette journaliste reconnue nationalement et internationalement. Sue Montgomery s’est définitivement démarquée par ses démarches courageuses, qui ont amené des gens à penser autrement.
En 30 ans de carrière journalistique, elle s’est attaquée à des sujets difficiles et délicats tels que les agressions sexuelles non-dénoncées, par exemple, dont on ne parle que très peu dans le journalisme traditionnel. Que ce soit à titre de journaliste pour The Gazette, La Presse canadienne, ou en tant que journaliste indépendante, Sue Montgomery a toujours travaillé avec, comme projet en tête, de faire progresser la société dans laquelle elle vit.
Elle fut la première à publier, en 2008, un reportage au sujet des abus sexuels dans une école privée pour garçons, dont il en a résulté un recours collectif contre un important ordre religieux. Vers la fin des années 80, elle décide de se pencher sur des grands enjeux internationaux et obtient une bourse de perfectionnement du Centre de recherches pour le développement international, en tant que journaliste indépendante. Elle a, à ce moment, couvert des sujets d’une importance mondiale et historique, dont la Révolution de velours dans l’ancienne Tchécoslovaquie, la libération de Nelson Mandela et l’indépendance de la Namibie. Toujours dans la lignée de son travail à l’international, en 2014, elle obtient une seconde bourse de recherche en journalisme de l’Institut de recherche en santé du Canada pour la réalisation d’un reportage sur la santé mentale des survivants Rwandais, 20 ans après le génocide du Rwanda qui fut publié dans The Gazette. Elle a également laissé sa marque avec de nombreux reportages, dont ceux sur le séisme en Haïti en 2010, et le coup d’état en 2004.
Ses interventions sont reconnues et ont un impact dans la société, particulièrement en ce qui concerne les femmes et la justice. En 2014, dans la foulée du dévoilement de l’affaire Gomeshi, elle dénonce, avec l’ex-journaliste du Toronto Star Antonia Zerbisias, les agressions sexuelles dont les victimes n’ont pas porté plainte, elle-même étant l’une de celles-ci. C’est ainsi qu’elle créé le mot clic #BeenRapedNeverReported (J’ai été violé, je ne l’ai jamais dénoncé), qui a fait le tour du monde et qui a été utilisé, aux dernières nouvelles, 10 millions de fois, alors que des centaines d’agressions sexuelles ont été dénoncées en quelques minutes. Ce qui a engendré un débat global sur la violence sexuelle, un sujet d’actualité plus sensible que jamais. Le mot clic a ensuite été repris par la Fédération des femmes du Québec en français (#AgressionNonDenoncée).
En cohérence avec son engagement journalistique, elle s’est impliquée dans de nombreuses causes qui ont bénéficié de ses collectes de fonds, dont les victimes du séisme en Haïti en 2010, le Centre des victimes d’agressions sexuelles de Montréal et le Foyer pour femmes autochtones de Montréal, à l’occasion du 25e anniversaire du massacre de l’École polytechnique.
Son quotidien porte également le sceau de l’engagement social et communautaire. Sue Montgomery a été pendant plusieurs années Présidente de la collecte de fonds annuelle Bols de partage pour les organisations de sécurité alimentaire. Elle commandite également les frais rattachés à un enfant haïtien qui vient à Montréal en raison d’une chirurgie, et elle a apporté son support à une famille haïtienne venue s’installer dans notre ville en vue de rebâtir leur vie, suite au séisme de 2010.
La force, la pertinence de son travail et son implication sociale lui ont valu, entre autres, le prix Judith-Jasmin de la Fédération des journalistes du Québec en 2009. Elle a également été nommée en 2015 par Tourisme Montréal, parmi les 15 Montréalais qui changent le monde!