L’engagement social de Marie-Célie Agnant précède son arrivée à l’écriture. Au cours des années 1980 déjà, elle est active dans plusieurs espaces tel l’Association Disparus Tiers-Monde, mettant à profit ses talents et ses convictions. À la même époque, elle poursuit ses études tout en travaillant à titre d’interprète et de médiatrice culturelle.Plus tard, elle rejoint le Programme d’enseignement des langues d’origine de la CSDM, à titre de professeure de créole et enseigne également le français.
En 1995, elle participe, à Beijing, à la Conférence internationale sur les droits des femmes. Ses interrogations multiples sur nos sociétés lui réclament cependant plus que la militance active, elle décide de travailler comme pigiste pour disposer de plus de liberté et pouvoir se consacrer à l’écriture. Elle devient alors assistante de recherche, collabore à des recherches-terrain, recueillant des récits de vie dans le cadre d’études sur le vieillissement. C’est ainsi que son premier roman, paru en 1995, La dot de Sara, sera « construit à partir de récits de grands-mères d’origine haïtienne, dans le cadre d’une étude en sociologie ». Plus de vingt-cinq ans plus tard, en 2022, elle traduit elle-même ce roman en créole haïtien pour sa réédition en version bilingue créole-français.
Poésie, nouvelles, roman, littérature pour enfants, elle construit depuis trente ans une œuvre substantielle, traduite en plusieurs langues. S’ajoutent à cette production de nombreuses chroniques, textes d’opinion parus dans des revues, conférences, animations et lectures publiques. L’engagement, la soif de justice y sont inscrits, prégnants, autour de thèmes tels la condition des femmes, l’exclusion, la solitude, le racisme, l’exil. D’un livre à l’autre, ses écrits rejoignent tous ceux qui habitent la souffrance d’où qu’ils soient.