Biographie de Kharoll-Ann Souffrant
S’engager à partager son expérience de vie!
Kharoll-Ann Souffrant est l’une de ces jeunes femmes combattantes comme il s’en fait peu. Engagée depuis l’âge de 12 ans dans des causes telles que la prévention de la violence sexuelle, les enjeux de santé mentale et le phénomène des agressions à caractère sexuel, cette jeune femme n’a pas eu un parcours des plus faciles.
Inspirante, Kharoll-Ann a développé cette compréhension de l’humain en commençant par se comprendre elle-même et en réalisant que les gens sont les experts de leur propre vie. Jeune féministe engagée et inclusive, elle allie son expérience de vie et ses convictions afin de faire évoluer les perceptions sociales et de provoquer des changements au niveau de la gestion des enjeux en santé mentale et en matière d’agressions sexuelles. Son engagement est une source d’inspiration immense pour ceux qui la côtoient, car elle ne se laisse jamais arrêter par un obstacle. Devant une
difficulté, elle essaie, puis réessaie et finit par arriver à son but.
Kharoll-Ann vit avec un trouble bipolaire depuis l’enfance et elle a dû faire face à l’adversité dès son jeune âge. À l’école d’abord par de l’intimidation, et à la maison en raison du divorce de ses parents et du défi de vivre dans un foyer monoparental. Ce qui ne l’a pas empêchée d’agir et de persévérer, loin de là.
Cinq ans après avoir reçu son diagnostic de maladie mentale en 2015 à l’âge de 22 ans, elle monte sur la scène du théâtre Périscope à Québec pour présenter une conférence inoubliable, car porteuse d’espoir, dans le cadre des TEDx Québec, sur le rétablissement en santé mentale. Elle témoigne alors de son expérience de vie, tout en y présentant des exemples concrets et des ressources à ce sujet.
Chapeautée par les CALACS Agression Estrie, ainsi que la députée de Québec Solidaire Manon Massé, Kharoll-Ann Souffrant a également lancé la pétition « Alcool n’égale pas à consentement » au cours de l’été 2015, qui a eu des échos jusqu’à l’Assemblée nationale du Québec, récoltant plus de mille signatures. Cette pétition, qui fut déposée au Secrétariat de la condition féminine, soulève la question des rapports sexuels non-consentants par intoxication, et demande au gouvernement de reconnaître cette notion dans nos lois. Cette prise de position a suscité l’intérêt des médias et a provoqué de nombreuses discussions.
En 2015, Kharoll-Ann Souffrant a fait partie du comité organisateur de la Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes. Elle a aussi été cosignataire, avec une quarantaine d’autres femmes, d’une lettre ouverte dans les médias visant à dénoncer le sexisme dont sont victimes les femmes dans l’Internet.
Aujourd’hui étudiante en travail social à l’Université McGill, cette femme persistante a également été coadministratrice d’un blogue intitulé Je suis féministe, qui a actuellement plus de 7 000 mentions « J’aime » sur Facebook. Elle a dernièrement été sélectionnée, parmi plus de 820 candidatures, pour faire partie d’une délégation de 199 jeunes de partout au pays afin de participer au sommet de Jack.org sur la question de la stigmatisation en santé mentale et de l’inclusion qui a eu lieu à Toronto en mars 2016. Elle a aussi été récipiendaire du prix Jeune leader de la Fondation Montréal à Coeur et elle a fait partie des cinq finalistes du concours Gens de coeur de Radio-Canada cette année. Elle écrit maintenant pour le Délit francophone de l’Université McGill, à titre de bénévole, afin d’assurer un espace éditorial aux enjeux du féminisme dans les publications de l’Université.
Il y a toujours une raison derrière chaque comportement. Selon Kharoll-Ann Souffrant, c’est à partir de cette notion de compréhension que réside le potentiel d’avoir un impact sur la société, en tant que femme!